Savoir-faire

Le bois qui chante

Dans l’univers très particulier de la guitare électrique, c’est la petite marque qui monte, qui monte… Installée à Creuzier-le-Vieux, dans la banlieue de Vichy, Wild Customs s’est fait un nom parmi les amateurs de punk rock ou de métal, en France comme en Europe ou aux États-Unis. Un succès qui tient à une esthétique bien définie, ainsi qu’au soin mis dans la fabrication d’instruments d’exception.

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Nicolas Anglade

Il est des villes qu’on associe plus facilement au rock’n’roll. Memphis, où tout a commencé, New York, Los Angeles, Londres ou San Francisco, où cette musique du diable a définitivement pris son envol… Nonobstant, c’est à Vichy qu’est basé Wild Customs. Plus précisément, à Creuzier-le-Vieux, un gros village accolé à la «  Reine des villes d’eaux  ». Une atmosphère plutôt bucolique, pour une entreprise incarnant la musique dans ce qu’elle a sans doute de plus urbain, de plus bruyant, de plus subversif, à savoir, la guitare électrique tendance punk et métal. Peu importe le cadre, en fait, tant la passion transcende tout. Et celle qui anime Julien Roure est dévorante. Elle a pris corps à l’adolescence, à travers l’apprentissage puis la pratique de la six-cordes, avant de véritablement se matérialiser en 2008, quand, à la suite de la perte de son emploi, cet ébéniste de formation a décidé de créer son propre atelier de lutherie.

Un travail de précision, qui s’effectue souvent à quatre mains.

Installé dans une cabane de jardin, notre homme s’est d’abord contenté de customiser des instruments existants. Mais très rapidement, l’envie de créer ses propres guitares l’a emporté. D’abord associé dans cette aventure à Renaud Sauzedde, un graphiste issu lui aussi de la scène punk rock locale, Julien a franchi une première étape en présentant ses modèles au Hellfest, le grand raout annuel des musiques extrêmes. Puis, de fil en aiguille, les choses se sont enchaînées, jusqu’à faire de Wild Customs une référence nationale et internationale en matière de guitare électrique.

Rendez-vous

« Le vrai tournant, c’est 2012. Cette année-là, nous avons lancé un crowdfunding pour financer notre participation au NAMM Show, le plus grand salon de l’industrie musicale, qui a lieu tous les ans à Anaheim, dans la banlieue de Los Angeles », se souvient Blaise Rodier, un ami d’enfance de Julien, désormais chargé de la communication de Wild Customs. Après cette première expérience et ses retombées très positives, les salons se sont enchaînés : le NAMM à plusieurs reprises, mais aussi le Holy Grail Guitar Show, à Berlin, et d’autres événements plus ponctuels à New York, Milan ou encore Megève. Autant de rendez-vous qui ont permis à Wild Customs d’étoffer son carnet d’adresses et de s’ouvrir de nouveaux débouchés. Surtout, la marque auvergnate s’est découvert quelques ambassadeurs de choix dans le milieu du punk et du métal américains, tels Kurt Ballou, le guitariste de Converge, ou Mike Dirnt, le bassiste de Green Day, qui tous deux ont adopté des modèles siglés Wild Customs.

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