Pour se rendre à l’ermitage du père de Foucauld, à l’Assekrem, il faut d’abord rejoindre Tamanrasset, située à prés de 2000 kilomètres d’Alger. Le plus court chemin pour s’y rendre prend la forme d’interminables lignes droites qui se perdent dans des lignes d’horizons mouvantes entrecoupées de dunes de sable. Au bout d’un long périple de plusieurs jours, sous un soleil éblouissant, la capitale des Touaregs algériens apparaît comme un mirage. Le macadam brûlant s’arrête ici pour laisser place à une piste accidentée et caillouteuse qui traverse les montagnes du Hoggar et ses roches volcaniques qui offrent au voyageur un décor lunaire. Quand la poussière retombe, le dernier virage révèle un refuge modeste où le voyageur fatigué peut s’abriter du froid nocturne. La dernière étape pour atteindre l’ermitage se fait à pied sur un chemin accidenté. Un panorama incroyable propre à la méditation se dévoile. Même celui qui est venu ici sans questions trouvera des réponses. Une table d’orientation lève une partie du mystère en offrant un tour d’horizon éclairé. Chaque relief est ainsi nommé par son nom, comme celui du Mont Tahat, le plus haut Sommet qui culmine à 2918 mètres. Pourtant c’est un autre écrit plus discret qui attire mon attention. Celui qui apparaît en bas à droite de la plaque : « lave émaillée – usine Saint Martin, Riom Puy-de-Dôme ».

À mon retour en Auvergne, j’ai entamé mes recherches pour savoir si l’usine Saint Martin existait encore. J’ai trouvé un atelier Saint-Martin à Mozac et un numéro de téléphone. C’est une voix féminine qui a répondu à mon appel. Je lui ai raconté ma découverte insolite et commencé à lui poser une multitude de questions. Elle m’a arrêté en m’invitant à venir la voir pour me raconter son histoire. Une histoire dont les origines remontent à la fin du dix-neuvième siècle. à l’époque, Maurice Seurat, ingénieur des arts et manufactures, rachète l’entreprise « Compagnie Générale d’exploitation des laves de Volvic »* qui est mise en liquidation judiciaire.