Lever de soleil sur le Sancy
L’aventure débute par une courte nuit. Se lever est pourtant facile, motivé par cette expérience unique. Nous partons, silencieux, de la station du Mont-Dore. Dans l’obscurité du Val de Courre, seul le bruit d’un ruisseau perturbe le silence. L’obscurité nous oblige à être attentifs à chaque pas pour assurer nos appuis au sol. Quelques coups d’œil vers le sommet nous font distinguer des masses sombres sous un ciel encore endormi. Marcher de nuit est une expérience saisissante à en perdre la notion des distances et du temps. Dans les derniers lacets menant au col de Courre, première étape de notre ascension, notre respiration prend son rythme et les muscles se réveillent. Le Sancy n’est pas visible d’ici, la vallée est encore dans les nuages, baignée de nuances de bleu et de gris. Le vent frais sur nos visages nous fait basculer dans cette atmosphère montagneuse si particulière. Au bout de la ligne de crête, le puy de Sancy apparaît enfin.

Nous avons désormais notre boussole. Quelques passages techniques requièrent de la concentration, mais nous poursuivons sans efforts, à part les dernières 864 marches qui semblent interminables. Nous y sommes. 5 h 58 du matin, 1 886 m d’altitude et un lever de soleil pour nous accueillir. Quel privilège d’assister à ce spectacle, de contempler toutes les nuances de couleurs teinter l’horizon et la vallée qui se découvre. Nous devinons les contours de la chaîne des Puys au nord. Rejoignant le col de la Cabanne, 100 m plus bas, nous entamons notre longue marche sur les crêtes en direction du puy de Cacadogne. Qu’il est bon de perdre du temps à cet instant ! Nous ne cessons de nous retourner pour contempler le majestueux puy de Sancy désormais bien visible. Sur notre droite, la vallée sauvage et silencieuse de Chaudefour se découvre dans la brume. Au rythme d’une marche légère, nous contemplons la nature s’éveiller : les chamois règnent sur les hauteurs avant l’arrivée des premiers randonneurs.