Terre & Saveurs

Les mémoires de Balthazar

Tous les whiskys ne prennent pas naissance en Écosse au pied d’une source ou au milieu d’un champ de seigle, protégé par les fées. Parfois, cela se passe dans un coin du Bourbonnais, à la lisière d’une forêt somptueuse, connue pour abriter des chênes plusieurs fois centenaires.

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Damien Lorrai

Mais il faut ajouter une histoire de cow-boys et d’Indiens pour que l’histoire du « Hedgehog » (hérisson en Anglais) puisse réellement trouver son point de départ. Nous sommes en 1984, lors des rencontres théâtrales de Hérisson. Olivier Perrier, co-fondateur de ce festival, présente une adaptation du roman de Thomas Berger, Les Mémoires d’un Visage Pâle dont vous connaissez fatalement la version cinématographique, Little Big Man, avec Dustin Hoffman et Faye Dunaway. à cette occasion, Olivier Perrier rencontre James Leva, un musicien américain qui intervient sur le spectacle. Celui-ci avait appris à distiller un alcool que l’on pourrait qualifier de « contrebande » aux états-Unis. Durant les semaines de répétition, Olivier et James se mettent en tête de produire quelques litres d’un alcool que les spectateurs pourraient goûter à la fin du spectacle. Ils bricolent un alambic de fortune et distillent quelques litres d’alcool à partir d’orge, de maïs et de seigle. Les représentations eurent lieu, aucun spectateur n’est mort d’avoir bu cet alcool artisanal et Olivier décide de mettre au point un whisky, élaboré à Hérisson.

Durant 15 années, en marge de son métier d’acteur ou de directeur du Centre national dramatique de Montluçon, Olivier Perrier améliore sa connaissance des céréales, peaufine sa maîtrise de l’alambic, met au point un processus de fermentation et de distillation et fait des essais de vieillissement. En 1999, Olivier Perrier se retire de ses activités artistiques et fonde officiellement La Distillerie de Monsieur Balthazar en l’an 2000. Il lui faudra patienter encore six années avant de commercialiser son tout premier whisky, simplement baptisé « Hedgehog », comme l’endroit où il est fabriqué. Ce whisky n’est pas une copie de whisky écossais ou américain, c’est un produit né ici, qui a sa propre personnalité et qui flatte les papilles des connaisseurs. Olivier Perrier est heureux d’avoir créé une petite activité économique qui puisse perdurer dans ce milieu rural où tout est plus compliqué mais le temps s’écoule plus vite que l’eau d’une rivière. Et il sent qu’il est temps de transmettre son « œuvre ». évidemment, l’ancien acteur n’a pas passé autant de temps à fignoler son whisky pour le confier au premier venu. Surtout que le whisky de Hérisson attire les convoitises.

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